Témoignage de Gabrielle

Je viens de passer à Senden Home 15 jours extraordinaires, forts, émouvants et parfois très durs.
Quelle différence pour moi d’adhérer, au travers de Route Sans Frontière, à un beau projet pertinent et de voir, de comprendre la réalité de la situation réelle de ces enfants maltraités par la vie.
À Senden Home, les enfants sont joyeux facétieux. Ils courent dans tous les sens. Ils jouent. Ils s’entraident par exemple pour apprendre à lacer leurs chaussures.
Senden Home est un endroit plein de vie où la joie jaillit de toute part.
Le lendemain de notre arrivée et tout au long du séjour, nous avons rendu visite à des familles.

Là, c’est le coup de bambou sur la tête : dans un bidonville sordide, sous un pont, dans un substitut de maison, une pièce de 4m2 dans laquelle on accède par une échelle de meunier branlante, les parents de deux enfants de Senden Home vivent. La mère semblait totalement indifférente à ses deux enfants qui se blottissaient contre elle et qui n’obtenaient d’elle aucune réaction, aucune manifestation de sentiments.
Que se passe-t-il alors dans la tête de ces enfants qui malgré tout font bonne figure et ensuite arrivent de nouveau à sourire puis à jouer. Quelles capacités de résilience ils ont développé au travers de l’accompagnement dont ils bénéficient à Senden Home.
Nous avons aussi vu d’autres familles qui vivent dans des cabanes, en dehors du centre de Manille. Le sol est en terre battu, le toit composé dans le meilleur des cas de tôles parsemés de trous béants, avec un parapluie par ci par là pour essayer de les protéger de la pluie. Le plus extraordinaire est qu’un certain nombre de mères conservent leur dignité, notamment en portant des vêtements très propres, en continuant à sourire pour être plus fortes que l’adversité.
Senden Home est, au regard des besoins, une goutte d’eau dans l’océan. Pourtant cette goutte d’eau permet à des enfants d’étudier, d’apprendre la solidarité, la vie en collectivité, de vivre dignement et heureux le temps de leur placement. Ainsi, ils auront la possibilité plus tard de se construire une vie meilleure. C’est pourquoi je suis convaincue, après ces 15 jours, que je ne dois pas céder au découragement qui m’a parfois guetté au regard de l’extrême misère ambiante et qu’il est nécessaire de continuer avec espoir et foi en l’avenir.
Ces 15 jours m’ont changé et je suis ébahie devant le travail extraordinaire du staff de Senden Home et de la résilience des enfants.

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